La leptospirose est une maladie infectieuse bactérienne qui cible essentiellement les chiens, mais aussi les humains et certaines autres espèces.  C’est une maladie grave qui nécessite donc une bonne prévention.

Rongeur

(image pixabay.com)

Les Leptospires sont présentes dans l’eau stagnante, en particulier lorsque des rongeurs sont présents.

Qu’est-ce que c’est ?

La leptospirose est une maladie liée à la présence d’une bactérie, Leptospira, qu’on trouve dans le sol et les eaux stagnantes : à la surface des lacs, rivières et mares, dans les champs boueux, les flaques, les étangs… en particulier quand les rongeurs (rats, ragondins… porteurs sains, c’est-à-dire porteurs de la bactérie sans être malades) y passent pour uriner.

Leptospires

Lesptospires. (Janice Haney Carr, Rob Weyant, USCDCP) Pixnio

Le rat, un des principaux vecteurs de l'infection

Le rat, un des principaux vecteurs de l’infection

Lorsque les chiens se baignent ou boivent dans des eaux ainsi contaminées, la bactérie les contamine par voie orale ou percutanée (à travers la peau).

Chien qui se baigne

(image pixabay.com)

Les Leptospires sont présentes dans l’eau stagnante

Les chiens peuvent être atteints quel que soit leur âge, mais du fait du mode de contamination, les chiens de chasse ou les chiens vivant à la campagne sont plus à risques que les autres.

De plus, la maladie étant une zoonose, c’est-à-dire une maladie qui peut contaminer l’humain, il faut prendre des précautions si vous êtes en contact avec un animal contaminé ou suspect.

Comment la reconnaître ?

La maladie peut se déclarer dès deux jours après la contamination, mais en général de 4 à 12 jours après.

Il existe plusieurs formes :

  • une insuffisance rénale aiguë survient chez une grande majorité des animaux malades, et se traduit alors par des vomissements, et une déshydratation pouvant être très grave. On peut également observer une anurie (pas d’urines) ou au contraire une prise de boisson et des urines augmentées. Certains chiens décèdent alors en quelques heures (moins de 48h), après une hypothermie (baisse de température) voire un coma.
  • une gastro-entérite hémorragique peut également être présente, avec des vomissements de sang et des selles sombres (contenant du sang digéré).
  • un ictère hémorragique, avec des muqueuses jaunes du fait d’un défaut d’écoulement de la bile (=cholestase), de potentiels troubles de la coagulation…

Le diagnostic par le vétérinaire repose sur les symptômes, et sur des examens complémentaires, en particulier sanguins. La NFS (Numération Formule Sanguine) permet ainsi de mettre en évidence les problèmes de coagulation et l’infection éventuelle (signée par une augmentation des globules blancs). Les taux d’urée et de créatinine permettent eux de révéler une atteinte de certains organes.

Enfin, la sérologie (recherche d’anticorps dans le sérum du chien) permet de révéler les réponses de l’organisme à la présence des leptospires. Mais cet examen ne fonctionne qu’après plusieurs jours de maladie (7 à 10), le temps que l’organisme crée les anticorps.

Une recherche des bactéries peut également être faite (en particulier via leur ADN avec la technique de la PCR)

Comment la soigner ?

Les bactéries peuvent être éliminées par un traitement antibiotique approprié, sans trop de souci.

Par contre, les symptômes, parfois très graves, doivent être également traités, ce qui est plus compliqué. Les reins et le foie peuvent être en partie détruits par la maladie. Dans tous les cas l’animal doit être placé sous perfusion, en espérant que les organes ne soient pas complètement inutilisables. Et la maladie conserve même alors un fort taux de mortalité.

Ces risques de séquelles voire de mortalité importante rendent la prévention d’autant plus importante.

Comment l’éviter ?

La vaccination demeure la meilleure prévention contre la leptospirose. Le vaccin demeure néanmoins moins efficace que ceux contre la maladie de Carré ou la parvovirose, d’une part du fait du temps de protection (qui peut entrainer des modifications du protocole sur les animaux très à risque) d’autre part parce qu’il protège contre les deux variétés les plus classiques de leptospires, mais que l’on n’est jamais à l’abri de tomber sur d’autres souches.

Le protocole habituel consiste en deux injections à trois ou quatre semaines d’intervalle, dès l’âge de trois mois, avec ensuite un rappel annuel (ou semestriel pour les chiens à risque).

Vaccin
Le vaccin – La seule prévention efficace mais sans être absolue

Attention : la leptospirose est une zoonose, c’est-à-dire une maladie transmissible à l’humain, qui est également grave. Il faut donc prendre des précautions en cas de suspicion de leptospirose chez un chien (se laver les mains après chaque manipulation, porter des gants, désinfecter les zones d’urine ou de couchage…).

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