La rage est une maladie infectieuse qui a été éradiquée en France, mais qui demeure importante à connaître du fait de sa gravité et des cas isolés qui peuvent encore survenir ponctuellement.

Qu’est-ce que c’est ?

La rage est une maladie virale qui touche principalement les mammifères. Elle est due à un virus de la famille des Rhabdoviridae, très peu résistant dans le milieu extérieur, mais très adaptable (le virus peut muter très facilement). Ce virus s’attaque au système nerveux central, modifiant les comportements de la victime (humaine ou animale) et causant à terme la mort.

Virus de la rage (Illustration Vetaction Conseil)

Le virus reste présent dans le monde entier, même s’il est désormais très rare en France.

Carte rage
Carte mondiale montrant les pays et territoires libres de rage en 2010. Vert clair : libres après 1990 ; Turquoise : libres en 2010, histoire inconnue ; Rouge clair : zones atteintes de la rage.

Il est particulièrement concentré dans la salive des animaux atteints. C’est pourquoi la transmission se fait le plus souvent par morsure, possiblement avant même l’apparition des premiers symptômes. Toute morsure doit donc être prise au sérieux, même si l’animal ne présente aucun symptôme de maladie !

Comment la reconnaître ?

Le virus migre depuis la zone de morsure jusqu’au cerveau, où il se multiplie, puis jusqu’aux glandes salivaires. Le temps de migration peut être très variable en fonction d’un certain nombre de paramètres (espèce, lieu de morsure, type de virus…). Les dégâts sont principalement nerveux du fait de ce mode de migration : des changements de comportement sont visibles :

  • Chez le chien : agressivité marquée, peur…
  • Chez l’humain : hydrophobie (=peur de l’eau), agressivité, problèmes de déglutition, de salivation, paralysies…
Morsure BA

(image pixabay.com)

Morsure par un berger allemand (exercice de simulation)

Le diagnostic vétérinaire est basé sur l’observation des symptômes nerveux. C’est la raison pour laquelle il est interdit d’euthanasier un animal qui a mordu un humain dans les 15 jours suivant la morsure :  il est nécessaire de vérifier s’il a pu être porteur du virus et le transmettre à sa victime.

Le diagnostic définitif nécessite l’examen microscopique de coupes du cerveau de l’animal suspect de rage, dans un laboratoire agréé.

Micrographie électronique du virus de la rage. Cette micrographie électronique montre le virus de la rage, ainsi que les corps de Negri ou les inclusions cellulaires. Centers for Disease Control and Prevention’s Public Health Image Library (PHIL),

Comment la soigner ?

Il n’existe aucun traitement efficace ! La rage est une maladie mortelle, le décès survenant 4 à 5 jours après les premiers symptômes chez le chien. La prévention est donc indispensable !

Comment la prévenir ?

Chez le chien, le meilleur moyen de prévenir, et même de limiter l’extension de la rage, demeure la vaccination. Le protocole implique une unique injection à partir de 3 mois d’âge chez le chiot, avec un rappel annuel. Elle est obligatoire dans certaines situations :

  • en cas de voyage à l’étranger
  • en cas d’introduction en France
  • dans le cadre de l’application de la loi sur les chiens dangereux.
Vaccin
Le vaccin – La seule prévention efficace

En cas de contact avec des animaux sauvages, en particulier dans les pays ou départements à risques, il faut laver longuement et à l’eau savonneuse les éventuelles plaies de morsure. Au moindre doute, il faut aller voir un médecin dans un institut spécialisé pour qu’il puisse administrer un sérum anti-rabique si nécessaire.

La vaccination chez l’humain est particulièrement recommandée pour les populations à risques (professionnels de l’animal, en particulier travaillant avec animaux sauvages pouvant être porteurs du virus : vétérinaires, soigneurs animaliers, gardes-chasse…)

Pour les populations d’animaux sauvages, en particulier les renards, particulièrement à risque en ce qui concerne la rage, des campagnes de vaccination ont eu lieu en France afin de faire régresser la maladie dans les populations dites « réservoir » (populations d’animaux dans lesquelles la maladie se propage, augmentant ainsi le risque de contaminer des espèces domestiques, voire l’humain).

Renard
Renard par Alain Audet de Pixabay

Quelles sont les règles en France ?

La rage étant une zoonose (c’est-à-dire qui peut toucher l’humain depuis l’animal) et mortelle, une législation stricte a été mise en place. Outre les situations nécessitant un vaccin (cf ci-dessus), il doit être accompagné d’une identification et d’un passeport, qui permet de certifier le vaccin par le vétérinaire. 

Passeport européen
Conseils santé chiens. Kovacs Agnes Zsofia -123RF/Banque d’images

Il existe aussi des règles pour le suivi des animaux mordeurs, pour éliminer le risque que le virus ait été transmis aux victimes : tout animal ayant mordu ou griffé (cela concerne aussi les chats !) une personne doit être amené par la propriétaire chez le vétérinaire, qui effectuera trois visites de contrôle sur 15 jours, à l’issue desquelles le vétérinaire fournira trois certificats attestant qu’il ne constate pas de symptômes. Si l’animal meurt durant la période de surveillance, il devra être autopsié afin de confirmer s’il s’agit ou non de la rage.

A noter : certains cas de rage ont été recensés en France ces dernières années chez des chiens domestiques, en général du fait de voyages ou de séjour à l’étranger, dans des zones à risque. (Voir l’article sur anivetetvoyage). Même si vous ne voyagez pas, il est donc conseillé de vacciner votre animal, au cas où il se retrouve en contact avec un animal porteur.

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